Transformation du doublage : l’intelligence artificielle en danger pour les voix humaines
- Jomath Gloire SEMBE
- 27 nov.
- 2 min de lecture
Date de publication : 10 octobre 2025
Catégorie : Veille technologique & droit
Alors que l’intelligence artificielle ne cesse de progresser dans le monde de l’audio, que ça soit le clonage de voix, la génération de discours, le doublage automatique. La profession des doubleurs, comédiens de voix, et studios de postproduction en France et dans le monde tire la sonnette d’alarme. Le danger grandit : plusieurs cas récents montrent des problèmes juridiques.
Des acteurs du secteur réclament que la voix soit reconnue légalement comme un élément de l’identité, avec un régime similaire à l’ADN ou bien les empreintes digitales. Cela permettrait un contrôle sur l’utilisation sans autorisation. En France, certains se plaignent d’acteurs externes clonant des voix pour des doublages sans passer par les systèmes de droit d’auteur locaux.Depuis l’apparition de l’IA, beaucoup de réglementations sont rentrées en vigueur, par exemple le “AI Act” européen depuis août 2024, elle introduit l’obligation de préciser si le contenu a été généré par par l’Intelligence Artificielle. De plus, le Danemark propose une réforme du droit d’auteur : accorder à chaque citoyen la propriété de sa voix, de son image, de ses traits physiques dans le cadre des deepfakes (vidéo ou image manipulé grâce à l’intelligence artificielle pour faire croire qu’une personne dit ou fait quelque chose qu’elle n’a jamais dit ou fait).
Cependant, l’un des plus gros problèmes en lien avec l’apogée de l’IA reste la perte d’emploi ou la réduction de revenus, les studios pourraient préférer des doublages à l’aide de l’intelligence artificielle, ce serait moins cher, surtout pour les contenus de masse (streaming, contenus locaux, publicité).Mais l’intelligence artificielle n’est pas toujours au rendez-vous de la qualité artistique : voix uniformisées, moins d’interprétation, moins d’émotion, pas de caractère unique, tout cela permet une meilleure expérience aux clients.
Ce nouveau monde de l’intelligence artificielle peut également entraîner des inégalités juridiques que ce soit l’absence de cadre clair dans de nombreux pays, ou bien les difficultés à faire respecter ses droits, et même encore les coûts juridiques élevés.
En définitive, le secteur du doublage se trouve à un véritable carrefour où il doit choisir entre s’adapter ou subir, ce qui implique d’accompagner l’évolution technologique d’une adaptation réglementaire prévoyant notamment le consentement explicite des artistes pour tout usage de leur voix, l’intégration des clones vocaux et des empreintes vocales dans les contrats, la transparence envers le public lorsqu’une voix est synthétique, ainsi que la mise en place de mécanismes de compensation financière incluant des redevances pour l’utilisation de clones vocaux.
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